Le pain que nous avons mangé, nous ne l’avons pas reçu gratuitement. Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous (2 Th 3, 8)
Les Apôtres avaient à coeur de n’être à charge de personne, et travaillaient de leurs mains afin de se nourrir. Aujourd’hui, les prêtres perçoivent un petit traitement mensuel afin de pourvoir à tous leurs besoins. A cela s’ajoutent les intentions de messe qui leur sont confiées et dont les offrandes ne sont en rien un salaire car un prêtre se doit d’accepter de célébrer une Messe sans aucune contrepartie, surtout à la demande des plus pauvres. Ce traitement mensuel est tout à fait justifié ; mais si certains prêtres vivent dans un esprit de pauvreté et ne font pas de l’argent leur but ultime, certains malheureusement, oublient la dimension sociale de leur sacerdoce.
Dans les écoles hors-contrats, les prêtres bénéficient en général des repas de cantine, au même titre que les élèves et d’ailleurs cette nourriture se doit d’être la même. Mais les week-ends venus, que se passe t-il ?
Une solution de facilité : les fameux « paniers des abbés ». Certains profitent honteusement de la générosité des fidèles, notamment des familles qui déjà font de gros sacrifices pour mettre leurs enfants en école hors contrat. Ces familles sont parfois elles-mêmes soutenues par des dons de monastères afin de se nourrir. Généreusement, elles ne font pas de réserve et fournissent également des repas pour 5, 6 prêtres ou plus.
Les prêtres ne savent-ils pas cuisiner ? Ne peuvent-ils pas se faire cuire des oeufs en dehors des jours de cantine scolaire ? semble-t-il non, car certains vont jusqu’à compléter par des mets plus délicats les repas qui leur sont offerts et qu’ils jugent trop chiches.
De deux choses l’une : soit on accepte l’aumône quelle qu’elle soit, sans critiquer, sans compléter, sans se plaindre et l’on remercie généreusement les mères de famille qui auront passé du temps en cuisine, plutôt que de re-déposer les plats dans une caisse de manière anonyme et méprisante ; soit on assume un certain confort de vie sans se soucier du regard des autres…
Par ailleurs, il n’est pas normal que les noms des bénévoles fournissant les repas soient affichés publiquement. Cela facilite probablement l’inscription des volontaires mais que ce soit en paroisse ou en école, non seulement ce sont toujours les même noms qui reviennent, mais en plus, cela peut être à l’origine de jalousies et de ressentiments… La charité sonne-t-elle de la trompette ?
Comme n’ayant rien, et possédant toutes choses (2Co 6,10)
Les prêtres vivant à plusieurs bénéficient bien souvent d’aides ménagères, de cuisinières, d’aides pour leur linge ou les linges d’église etc. Et les prêtres vivant seuls ? Qui leur vient en aide ? C’est sûr, c’est moins visible, moins « glorifiant » d’aider un pauvre vieux (ou moins vieux) prêtre isolé ! La reconnaissance publique et les lauriers ne seront pas de sortie ! Et pourtant comme c’est agréable à Dieu…Alors qui chercher à plaire ? De qui attendons-nous un sourire ? De Dieu ou des mondains ? Que doivent enseigner les prêtres ? Quel exemple doivent-ils montrer ? N’est-ce pas à eux, apôtres, de soutenir les familles en difficulté, d’aider les mères seules, de donner de leur poche et de suer sang et eau pour le salut des âmes ?
Nous allons bientôt arriver à la période des pique-niques paroissiaux, repas partagés etc. Pourquoi une participation financière est-elle demandée si les prêtres ne fournissent que la table et les chaises de la paroisse ou de l’école, n’offrent qu’un bout de jardin de presbytère ou autre, sans engager de frais de leur poche ou de l’école ? Si la paroisse se rapproche de la famille, fait-on payer sa famille lorsqu’on l’invite à déjeuner ?
Marie-Madeleine
Vision trop tranchée à mon goût.
Les « paniers des abbés » sont preparés par des familles volontaires, heureuses de le faire et qui peuvent le faire.Certaines familles ne participent pas mais jamais, je n’ai vu que cela leur ait été reproché.
De même, les abbés ne sont pas méprisants !
Il en existe peut-être mais en faire une généralité est caricatural.Ceux que je connais sont au contraire extrêmement humbles et reconnaissants de ce service.
Enfin – et c’est peut-être là l’essentiel et ce qui fonde cette initiative -, les abbés donnent leur vie pour Dieu et passent tout leur temps au service des fidèles.Quand ils se dévouent jour et nuit pour instruire leurs élèves, édifier et former leurs paroissiens, et apporter NSJC à tous, il apparaît juste normal et charitable de les soutenir et de les aider dans les tâches matérielles.
Oui, ils savent se faire cuire des oeufs, mais nous préférons leur préparer un bon déjeuner dominical, comme à la maison ou leur apporter le dîner du soir ! Et ça nous fait plaisir !
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Bonjour madame,
Il ne s’agit nullement de viser la générosité des fidèles. Mais simplement de rappeler à certains qu’il s’agit de dons et non de dûs !
Je comprends votre réflexion quant au dévouement visible des abbés tenant des écoles. Cependant un vieux prêtre n’ayant plus de ministère visible n’en reste pas moins tout dévoué et consacré à Dieu. Pareillement pour les prêtres n’ayant pas de ministère « éclatant » mais souffrant de solitude dans son coin…
Merci en tout les cas pour votre générosité.
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