Plus la France sombre en macronie, plus la veulerie de l’épiscopat vis-à-vis du pouvoir semble apparente. Guère concerné par les questions sociales qui ébranlent le pays depuis des mois, à peine plus par les « débats » bioéthiques dans lesquels il contemple, de loin, ses ouailles s’engager, il abuse de son autorité pour s’attaquer à la communion dans la bouche [1] comme le gouvernement s’attaque aux retraites, entretenant la population dans l’angoisse de la contagion.
A l’argumentation limpide de Mgr Schneider [2], nous n’ajouterons que ceci : il est très exceptionnel, dans la forme traditionnelle de la communion, que les doigts du prêtre entrent en contact avec la langue ou même les lèvres des fidèles. Dès lors, si c’est par l’hostie que la maladie risque de se propager, que la communion se fasse dans la bouche ou dans la main n’aura que peu d’incidence. En revanche, comme le rappelle opportunément l’évêque auxiliaire d’Astana, la communion dans la main, contrairement à celle dans la bouche, expose à la perte voire au piétinement de parcelles d’hosties consacrées. Risquerait-on un sacrilège pour échapper à une contamination éventuelle ?
Notons par ailleurs que Mère Térèsa notamment, qui devait mieux s’y connaître en épidémie que la plupart des évêques de France, communiait volontiers dans la bouche et considérait la communion dans la main, avec l’avortement, comme l’un des plus grands malheurs du monde actuel [3].
Enfin, est-il bien cohérent d’interdire ainsi la communion dans la bouche, qui ne concerne encore, hélas, qu’une minorité de pratiquants, et d’oublier les grands rassemblements charismato-évangéliques tant promus aujourd’hui ? Le « miracle » que l’on y promet, à grands renforts de communication, ne sera-t-il pas bientôt d’échapper à la contamination malgré la promiscuité et les multiples papouilles d’obscurs « ministres de guérison » ?
L’abbé
Illustration : saint Charles Borromée donnant la communion à des pestiférés
[1] Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Instruction Redemptionis Sacramentum (25 mars 2004), n° 92 (cité par le Salon Beige) : « Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche. »
[2] Cf. Le blog de Jeanne Smits : « Abus d’autorité » : Mgr Athanasius Schneider dénonce l’obligation faite de donner la communion dans la main en temps de pandémie
[3] Cf. Le Glaive de la Colombe : « Venez, rebâtissons les murs de Jérusalem ! »