La mi-août est par excellence le moment de l’année où l’on se recentre sur ses fondamentaux personnels : on se retrouve en famille, on se délasse entre amis, et l’on en profite souvent pour faire un bilan des derniers mois en vue de la rentrée prochaine. Est-ce justement pour nous empêcher d’effectuer ce discernement salutaire que l’on nous entretient dans l’angoisse du risque viral ? Mais la Providence veille et nous jalonne la voie à emprunter. Ainsi, à travers l’évangile de dimanche dernier et la guérison du sourd-muet [1] sommes-nous conviés à nous ouvrir (« Ephphetha ! »), déjouant l’assourdissement médiatique pour témoigner publiquement de la Vérité.
Aussi imparfaite soit-elle, cette décantation estivale éclaire d’un nouveau jour les manigances gouvernementales dans leur amateurisme et leur perversité. Les principaux ténors politiques quasiment silencieux [2], d’éminents représentants du monde médical et scientifique se font mieux entendre et critiquent les mesures prises au fort de la crise comme aujourd’hui au nom d’une seconde vague démentie par les chiffres [3]. Des témoignages de divers pays entrent en résonance par internet et ébranlent la propagande des grands médias. Les manifestations contre la tyrannie sanitaire se multiplient [4] et annoncent la virulence de l’indignation populaire des prochains mois.
De même, le passage accéléré en deuxième lecture de la révision de loi « bioéthique » au coeur de l’été manifeste les réelles priorités de la gouvernance politico-financière qui sévit en France comme dans le reste du monde [5]. La désertion des rangs de l’opposition lors des débats à l’Assemblée a parallèlement montré le désintérêt que la grande majorité des « conservateurs » porte à la défense non seulement de la vie mais de la nature humaine [6]. Que les catholiques cohérents refusent désormais à ces déserteurs tout soutien, en leur faisant connaître, par une lettre bien sentie, la raison de cette sanction.
Quant à l’Eglise « en France », sa hiérarchie qui a brillé par sa veulerie durant le confinement [7], ne s’est guère montrée plus combative dans le récent débat « bioéthique ». La Conférence des Evêques de France (CEF) a adopté en la matière un vocabulaire que les ennemis de l’Eglise et de l’humanité n’entendent bien évidemment pas de la même façon : transition écologique, progrès, citoyenneté, fraternité, solidarité, société inclusive, pandémie [8]. Evoquant cette dernière, Mgr d’Ornellas, responsable du groupe de travail Bioéthique de la CEF, déclarait le 20 juillet dernier : « Oui, il est juste et responsable de savoir se priver de liberté individuelle au profit de la fraternité » [9]. Voilà le confinement dont nous sommes loin d’être remis et les mesures carcérales qui s’annoncent implicitement absouts. Et que, cédant même à une juste indignation, on n’oppose pas à la violence infligée aux plus faibles une quelconque violence mais simplement « la résistance comme l’entendait Emmanuel Lévinas » [10] :
« Ce n’est pas une résistance qui voudrait de la violence pour s’opposer à une certaine violence (…) c’est celle qui agit spontanément par une réflexion qui intériorise les grandes valeurs éthiques et qui ainsi agit négativement contre (…) et cette résistance est plus puissante que celui qui voudrait et même réussirait à tuer l’être humain »
Avec des propos si lénifiants, la CEF ne s’étonne pas du mépris du gouvernement à l’égard de ses objections au projet de loi : elle le constate tout en feignant de toujours croire au « dialogue ». Mais peut-on encore dialoguer avec un interlocuteur qui ne croit pas en la vérité ? En situation comparable, face à Pilate ou Hérode, le Christ avait gardé le silence. S’Il avait été libre de ses mouvements, Il se serait retiré. Ainsi la CEF ne se ferait-elle pas mieux respecter en osant recourir à la politique de la chaise vide ? Certes, des évêques se sont émus de cette complaisance à l’égard d’un pouvoir sournois, Mgr Aillet rappelant que « le dialogue ne peut jamais être coupé de l’annonce claire et explicite du message de la foi » et que « l’Eglise ne saurait être limitée dans sa mission prophétique par les lois de la République » [11]. De même, des prêtres comme le curé de la cathédrale de Saint-Etienne, ont fustigé en chaire le jacobinisme répressif de l’Etat comme la servilité volontaire de la population [12]. Il n’en demeure pas moins que la CEF semble nous jouer le baroud habituel que nous pressentions dès les Etats généraux de bioéthique [13] : elle a docilement respecté le cadre « éthique » (et non « politique ») que le président du Comité Consultatif National d’Éthique avait cyniquement assigné à cette mascarade consultative. Restait au final à donner le change, toute honte bue, et c’est pourquoi les « condamnations » épiscopales s’apparentent de plus en plus à celle du Ministre de l’Intérieur impuissant devant une nouvelle « incivilité » meurtrière. Les fidèles sauront là encore tirer les conséquences de cette lâcheté.
A l’image du sourd-muet, libéré, au contact de la Vérité, du baillon que lui imposait Satan [14], le troupeau se révèle rétif aux injonctions de ses pasteurs aveuglés par la peur de César. Il voit de plus en plus clair dans leur jeu et se réjouit de les dénoncer à la face du monde. Le Covid-19 et le projet de loi bioéthique permettent ainsi aux « réfractaires » de se révéler, parfois à eux-mêmes, de se reconnaître et de se soutenir. Déjà, ils s’organisent : le pouvoir et ses affidés s’en inquiètent à raison car les masques commencent à tomber.
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? Si des méchants s’avancent contre moi pour me déchirer, ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent. Qu’une armée se déploie devant moi, mon coeur est sans crainte ; que la bataille s’engage contre moi, je garde confiance (Psaume XXVI, 1-2)
L’abbé
[1] XIe dimanche après la Pentecôte, Evangile selon saint Marc, VII, 31-37
[2] Sur le silence actuel des politiques à ce sujet, cf. François Asselineau – UPR-TV – 15 août 2020 Masques obligatoires, confinement, Chloroquine : mais où va le gouvernement ?
[3] Notamment TV Libertés – 31 juillet 2020 – Zoom du Dr. Alexandra Henrion-Caude ; RMC – 10 août 2020 – Le Grand Oral des Grandes Gueules : Le Professeur Jean-François Toussaint « Covid-19 : stop aux messages anxiogènes »
[4] Ex. Manifestations anti-masques en Allemagne ; idem au Québec ; idem en Espagne
[5] Sur l’écroulement financier dont le Coronavirus n’est qu’un révélateur, non une cause, les intrigues des réseaux mondiaux et les soubresauts de l’affaire Epstein, cf. RT France – 13 mars 2020 – C’est Cash ! Coronavirus : vers une crise financière pire que 2008 ; TV Libertés – 26 juin 2020 – Zoom avec Pierre Jovanovic : « J’accuse Bill Gates » ; Faits & Documents n° 6 – 12 mai 2020 : Coronavirus – Quitte ou double pour le nouvel ordre mondial ; A la volée n° 3 – 20 juillet 2020 : Ghislaine Maxwell, 2e étage de la fusée « Epstein »
[6] Assemblée Nationale, Analyse du scrutin n° 2856, 3e séance du 31 juillet 2020 : Scrutin public sur l’ensemble du projet de loi relatif à la bioéthique (deuxième lecture) : liste nominative des votants. Sur le projet de loi en lui-même, cf. notamment Site de L’Homme Nouveau – 20 août 2020 : Loi de bioéthique : concours de transgression dans l’hémicycle
[7] Cf. Le Glaive de la Colombe, « Tu ne craindra pas les maux qui s’avancent dans les ténèbres » ; « La voix du sang de ton frère crie de la terre vers moi ! » (Ge IV, 10) ; « Qui voudra sauver sa vie la perdra » ; Le 11 mai de la kabbale contre le 10 mai de sainte Jeanne d’Arc ; « Dieu premier servi » ; Macron, Kéké et « les cultes »
[8] Conférence des Evêques de France, Communiqué de presse sur le projet de loi bioéthique « Est-ce le sens de l’histoire ? » – 1er août 2020 : « Nous aussi, citoyens croyant en Dieu ou non, nous pouvons continuer à nourrir nos réflexions à partir des valeurs éthiques de dignité, de solidarité et de fraternité » ; Groupe Bioéthique de la CEF, « La Bioéthique du monde d’après », 20 juillet 2020 : « Nous changeons d’époque. Il nous faut penser un nouveau progrès. Il ne se réalisera pas sans une vision commune de notre humanité et de son indispensable « fraternité » (…) Les consensus écologiques dessinent un autre progrès pour un monde nouveau, celui de la sobriété heureuse et du partage solidaire. »
[10] Ibidem, 36:00-38:43
[12] Le Salon Beige – 5 août 2020 – Covid : le management par la peur
[13] Cf. Le Glaive de la Colombe, « De la bouche des enfants vous avez tiré une louange parfaite pour détruire l’ennemi »
[14] Site Introibo, XIe Dimanche après la Pentecôte, commentaire de l’Evangile par Dom Guéranger
Monsieur l’abbé,
Beau résumé de la capitulation intellectuelle, morale et spirituelle de beaucoup des nôtres. La guerre idéologique en cours n’est pas terminée ; la domination du « camp du Bien » est évidente et les coups portés contre notre civilisation sont rudes. Nous connaissons nos ennemis jurés et l’avantage est qu’ils ne se cachent même plus pour la simple raison qu’ils ne le peuvent plus. Progressistes, libertaires, socialistes et autres décadents dégénérés hirsutes, sales et vulgaires veulent en finir avec notre vieille et belle civilisation. En fait, nous avons affaire à de purs obscurantistes mâtinés d’un puritanisme hystérique. Le combat est terrible et inégal. Nos adversaires ont tous les leviers, tous les moyens, toutes les libertés ; nous, rien ; même la plupart de nos chefs actuels nous ont abandonnés. Il suffit pourtant de regarder le Christ en croix pour savoir que notre combat est juste. Mais je pense que nous ne faisons pas assez savoir à nos adversaires belliqueux notre détermination pour ceux qui l’ont encore. Que risquons-nous ? Périr sans combattre ou périr en combattant : le choix est vite fait.
Bien à vous.
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